Le blog de Océane

 A force d'attendre J'ai perdu la notion du temps Les secondes coulent Blessant les minutes Entrainant les heures Dans leur chute éperdue. Il ne reste que le battement Des folles aiguilles Qui hurlent leur angoisse, De tant entendre ce tic tac Mon cœur suivait son rythme Haletant, terrifiant Comprenant que la vie Que le temps qui passait Était le laps qui restait Cette course folle qui remonte le passé Voulant rattraper à tout prix Les fractions déroulées Mais tout glisse et s'en va Les secondes, les minutes Les heures, les jours Les nuits, le passé Le présent et la vie... 

 Je remets les clés À la gardienne du temps Je laisse tomber Ce trousseau Dans ces paumes d'antan Je recueille la larme Épouse le sentier cruel D'une déception irréelle Déshabille mon âme Scalpe ma tendresse J'observe l'abcès crever Laisse suppurer sa plaie Aide la puanteur à couler Ou est ton sourire Lumière jovial Cristal de bonheur J'écoute ta douleur Briser les aiguilles Perlées du silence Elle est là Je la sens Je la vois Ses bras tendus Sa lanterne Sa faux Elle t'attend Je baisse les bras je ne peux pas lutter contre elle...  

 
 Je t'écris une dernière fois. C'est une promesse. Tu ne verras plus mon écriture gémir. Je ne te soufflerai plus mes mots. Ma plume grince, blesse la page, l'encre coule et le papier saigne... Elle trace mes derniers mots, mes ultimes syllabes. Je force mes lettres pour qu'elles ressemblent à des phrases. Face à ce papier blême qui prend une couleur mortelle, les mots suintent, 
 se bousculent, se plaignent, se posent puis s'immobilisent. Je les vois silencieux attendant leur sort,leur moment de lecture. Mon cœur est un sablier qui goutte tout l'amour que j'ai eu pour toi. Cet amour qui n'est plus, qui m'a abandonnée. Je suis comme ça, j'éveille l'amour, l'élève, le voit grandir, 
 puis dès qu'il peut valser et déplier ses ailes, 
 je l'étouffe, le tue et l'abandonne. C'est son destin depuis la nuit des temps. J'ai lu les larmes dans tes yeux et j'ai contemplé leur pâleur J'ai vu trembler tes mains et j'ai suivi leur désarroi J'ai écouté le rire nerveux de tes lèvres et j'ai entendu leur dernier soupir. Mais rien ne peut me retenir, je m'en vais, je dois suivre mon chemin. Ce n'était qu'un arrêt, le temps d'un sifflet. La locomotive grogne, la vapeur bave, 
 le train se met en marche...
 Je ne peux pas le rater...Je dois m'en aller...
 Adieu... 

J'ai goûté à tes larmes
Fuyant le vent
Mêlant la mer
Au tumulte du cœur
Valse âpre
Dentelles salées

J'ai vu ton ivresse
Coulant, glissant
S'échappant du havre
Au sillon meurtri
Balade funeste
Perles dorées

J'ai écouté ton rire fou
Saccageant la lyre
Hurlant sa partition
Délivrant son angoisse
Cordes brûlées
Notes hideuses

J'ai senti ton parfum
Souffler son feu
Brûler ma peau
Humecter mes nuits
Poison cruel
Nectar divin


J'ai touché le fond
Récupérant l'haleine
Désirant la mort
Baiser ardent
Passion cruelle...